Notre bilan du Cambodge

Nous sommes rentrés au Cambodge le 3 mars et avons quitté le pays le 3 avril à l’expiration de notre visa.

Nous allons tenter de résumer ces 31 jours khmers en coûts, en impressions, comme nous l’avions fait pour le Vietnam, toujours dans le même but.

Bien sûr, ces avis sont personnels et n’engagent que nous.

Le taux de change euro – riel en mars 2012 est de 1 € = 5 300 Riels. Le Riel est suppléé au quotidien par le dollar américain : 1 USD = 4 000 Riels ; taux de change invariable, tandis que le change euro – dollars, lui, varie beaucoup. (1 € = 1, 31 USD).

 

HEBERGEMENTS :

Que ce soit en hôtel ou en guest house, les tarifs se tiennent pour un même standing.

Nous avons payé entre 5 et 7 dollars la chambre double avec ventilateur. Il faut compter 12 à 15 dollars pour s’offrir le luxe d’un climatiseur.

Il y a des hébergements dans toutes les capitales de province bien sûr, mais également dans les plus petites villes. Sinon dans les villages, il y a toujours une pagode pour y accrocher son hamac en toute tranquillité !

La qualité des hébergements est plutôt aléatoire, mais toujours supérieure à ce que nous avons connu en Amérique du sud.

Dans la grande majorité des cas, nous avions un accès libre wifi, même à Ban Lung !

En revanche, le petit déjeuner et l’eau chaude sont rarement de rigueur !

Pour plus d’info, se référer à la rubrique « liste des hébergements ».

 

NOURRITURE :

C’est peut-être là notre plus grosse déception. Nous avions vraiment apprécié l’art culinaire vietnamien. Arrivés au Cambodge, le niveau a sacrément chuté à notre avis.

Il y a bien des plats qui valent le coup. Mais le tour est vite fait et nous avons eu rapidement le sentiment de tourner en rond, et pour le coup, de ne manger que du riz !

L’Amok c’est le plat national. Un poisson cuit dans une feuille de bananier, épicé du mélange d’épice Amok et de lait de coco. C’est un plat en effet très savoureux, mais de là à en manger midi et soir pendant un mois …

Ensuite, c’est le Lok Lak, du bœuf émincé, assaisonné et sauté. Pas extraordinaire à notre avis.

Et la déclinaison des caris. Vert, rouge ou jaune. Ils sont très bons, mais ils nous sont vites parus redondants.

Tous les plats sont accompagnés de riz, blanc, servi dans une assiette séparée.

Il est difficile de trouver autre chose que cet accompagnement. Rares sont les échoppes qui proposent des nouilles diverses comme au Vietnam.

Sinon il y a les « madame marmites ». Elles proposent divers plats préparés (porc au gingembre, poulet aux champignons, œufs dans une soupe…), avec naturellement du riz blanc, pour en général 1 dollar.

En un mois, il est de plus en plus difficile de choisir un endroit pour manger, surtout le soir lorsque les échoppes du marché sont fermées. Pit a même craqué à 3 reprises pour des plats occidentaux (steak frites), alors que depuis juillet l’an dernier, il avait toujours mangé la cuisine locale. Mais lorsque l’on aime la viande, l’Asie c’est plutôt difficile : de minuscules bouts de viande rarissimes parsèment les plats. La plus grande source de protéine ce sont les œufs, mais quand on ne les aime pas…

Le poulet est la viande la plus courante, mais c’est la viande la plus désagréable à consommer : les bêtes sont découpées à la machette de façon complètement anarchique. Les os deviennent saillants et la chaire se fait bien rare.

La gastronomie cambodgienne nous a quand même permis de découvrir la chauve-souris grillée au barbecue ! Sans grand intérêt culinaire, mais plutôt originale en tant que souvenir !

Les plats sont rarement copieux, et bien souvent, après une journée de vélo ils ne suffisent pas à nous rassasier. Nous avons dû régulièrement les compléter, soit par une deuxième assiette, soit par un des fameux desserts !

Des étals proposent des mélanges bien curieux, aux mille couleurs. Le contenu est bien souvent difficilement identifiable mais le résultat est très savoureux. Il y a des vermicelles de riz, du tapioca, de la banane, des haricots rouges… agrémentés de lait concentré sucré, de sirop de sucre de palme et de glace pillée. Très frais et très doux, il faut juste passer la barrière visuelle !

Il y a également les beignets, agrémentés de graines de sésame. Ils nous aident à ne pas fondre comme neige au soleil ! Et bien souvent nous redonnent de l’énergie sur les routes ensoleillées. Du côté des pâtisseries, notons également des petits gâteaux nature, cuits au feu de bois, dans des moules en terre. Moelleux, ils sont très bons. Et au Cambodge, pas besoin de Tefal ou autre silicone pour que le gâteau n’accroche pas, un simple cure-dent suffit à le démouler ! Chapeau l’artiste !

Pour les boissons, le choix est bien large. Naturellement, tous les sodas américains sont présents dans les glacières. Oui, les frigos sont anecdotiques au Cambodge. Ils sont remplacés par d’énormes glacières oranges, qui sont remplies chaque jour d’énormes blocs de glace livrés par des charrettes. La bière se trouve dans tout le pays, même au fin fond des campagnes. Citons la Angkor Beer, la Anchor Beer ou encore la Cambodia. Le thé se sert partout, bien souvent froid et gratuit lors des repas.

Les cambodgiens font également pas mal de jus : l’eau de coco bien sûr, mais aussi le jus de canne à sucre, qui se vend partout et que l’on emporte dans un sachet plastique faisant office de verre.

La suprématie du jus de fruit est atteinte lors de la fabrication du Tékalok : un milk-shake de mélange de fruits, bien glacé. On peut également demander un seul et unique fruit. Le résultat est doux et sucré. Il rafraîchit en fin de journée et recharge les stocks de vitamines !

Le café a posé le même problème à Pit qu’au Vietnam. Le café Viêt se trouve partout, un robusta qui plait ou qui ne plait pas ! Pour Pit, ce fût encore et toujours le pot de Nescafé et le thermos d’eau chaude. (L’eau chaude se trouve partout, gratuite ou en échange d’une somme modique).

 

TRANSPORTS :

Pour les transports, nous n’allons pas être d’une grande aide aux futurs voyageurs, sauf si certains se prennent de la même envie que nous et parcourent le pays à vélo, une expérience fabuleuse que nous ne pouvons que conseiller.

Nous avons parcouru 1 130 kilomètres à bicyclette au Cambodge. Nous avons acheté nos vélos à Phnom Penh pour 35 USD pièce et aux dires des locaux, c’est un très bon prix (et pour nous aussi !). Il nous a juste fallu consacrer du temps au choix des engins, car tous les vélos vendus ne sont pas forcément en bon état.

Nous avons opté pour le vélo basique asiatique made in china : 2 roues, une selle et un guidon ! Le Cambodge est un pays dans l’ensemble très plat et l’on se passe donc très facilement des vitesses. L’avantage est qu’il n’y pas beaucoup de soucis mécaniques possibles. Seuls les pneumatiques sont susceptibles de nous faire faux bond. Mais au Cambodge, il y a des réparateurs de pneus au moins tous les kilomètres. Lorsque l’on crève, il suffit de marcher une dizaine de minutes pas plus. Et tout le monde circule en deux roues donc trouver une pompe à vélo (un compresseur) est également très simple.

Voyager à vélo a avant tout été le moyen de multiplier les rencontres. C’est également l’occasion de profiter des paysages et de s’arrêter dans des villes dans lesquelles nous ne nous serions pas arrêtés en bus. Et bien sûr, le vélo est un moyen de transport économique comparé au bus !

La bicyclette n’a que des avantages à nos yeux, bien sûr il faut mettre de côté le confort (pauvres fessiers !) et la fatigue engendrée. Mais cela fait maintenant 9 mois que nous voyageons et la condition physique est à son top ! Le pire ennemi en vélo, c’est le soleil. Il est très très chaud. Nous partions systématiquement avec un stock d’eau potable, et un stock d’eau du robinet pour humidifier nos casquettes. Le vent nous a aussi pas mal ralentis (dans le sens nord-est) et certaines portions de route sont délicates à emprunter (pistes ou routes défoncées).

Notre seule expérience en minibus fût le trajet Stung Treng – Ban Lung. Nous avons opté pour le transport motorisé car la route est en travaux sur ses 120 km, très poussiéreuse et caillouteuse. Les dénivelés sont aussi les plus importants du pays. Le trajet n’a pas été des plus confortables : beaucoup d’arrêts en cours de route et nous sommes très vite entassés ! Au Cambodge les voyages sont rentabilisés au maximum, chaque véhicule est rempli à ras-bord, et souvent plus qu’à ras-bord.

En ce qui concerne les déplacements autour des villes, nous avons eu à plusieurs reprises recours à la location de mobylette. Deux types d’engins sont disponibles en location : les automatiques correspondant aux scooters occidentaux, et les semi-automatiques. Pour les premières, il faut compter 7 USD la journée. Faciles d’utilisation, elles consomment cependant davantage. Pour les deuxièmes, il faut compter 5 USD la journée ; leur utilisation nécessite un court apprentissage sans grande difficulté (Pit n’est pas motard, n’a jamais roulé de deux roues durant son adolescence !). Elles sont moins gourmandes en carburant si l’on adapte bien le régime et la vitesse. 4 vitesses sont commandées au pied (gauche) et un embrayage automatique. Pour le carburant, il faut compter 5 000 riels le litre. Un plein fait environ 3 litres et permet de parcourir plus ou moins 120 kilomètres.

Pour plus d’info, rendez-vous dans la rubrique « liste des transports ».

 

RAPPORTS HUMAINS :

Le Cambodge est un véritable paradis de sourires. Les cambodgiens nous sont apparus d’une extrême gentillesse. Nous avons une quantité impressionnante d’exemples. Du fait de notre avancée à vélo, nous avons pu rencontrer les cambodgiens, là où les occidentaux ne vont guère. Mais l’accueil y est encore plus chaleureux. Toutes catégories d’âges confondues, les cambodgiens savent donner sans rien demander en retour.

Les arnaques si pénibles au Vietnam n’existent pas ou qu’exceptionnellement. Il y a bien des différences de prix entre locaux et étrangers, notamment les entrées dans les sites historiques ou religieux. Mais n’est-ce pas normal qu’un étranger qui gagne 10 ou 20 fois plus que le salaire moyen, contribue de façon plus importante à l’entretien des sites ? Nous comprenons cet écart.

Au niveau des prix, cela ne sert pas à grand-chose de le demander à l’avance. Le cambodgien est honnête et ne se servira pas sur le dos de l’étranger. Plusieurs fois, il nous est arrivé de comprendre un prix plus cher que ce que la vendeuse annonçait, et c’est elle qui est venue nous rattraper pour nous rendre notre monnaie. Bien sûr, nous adoptons la même démarche lorsque l’erreur est inversée, même si cela nous était favorable.

Lors de nos trajets en vélo, nous avons été arrosés d’une pluie de « Hello ». Des enfants, des jeunes, des adultes ou des anciens, tous suspendaient momentanément leur activité pour nous saluer. Les cambodgiens sont très curieux vis-à-vis des occidentaux, mais toujours dans une forme de respect mutuel.

Ce peuple qui a tellement souffert dans son passé très récent, ne laisse transparaitre aucune blessure. Les sourires illuminent tous les visages, pour notre plus grand plaisir.

Les francophones sont très contents de pouvoir échanger avec les français. Les anciens se remémorent leurs vieux souvenirs datant du protectorat français, et certains jeunes sont contents de pouvoir pratiquer cette langue apprise et un peu oubliée.

La langue est malheureusement une grande barrière. En un mois il nous a été difficile d’apprendre le khmer ! On a pourtant tellement envie de discuter avec cette population si douce et accueillante. Nous en parlions dans un article, il y a bien des cambodgiens qui parlent anglais, et une grande majorité qui pense savoir, ce qui donne souvent des quiproquos.

Vous l’avez compris, nous avons vraiment aimé ce peuple. Les cambodgiens sont respectueux, honnêtes, souriants…la liste est longue.

 

POINTS D’INTERETS :

La transition avec le paragraphe précèdent tombe à pic. Au Cambodge, excepté Angkor, il n’y a rien de spectaculaire, rien d’incroyable. Pas de paysage à couper le souffle, pas de nature extravagante. Mais pourtant on ne s’y ennuie pas. Le Cambodge pour nous, ce fut un mois de contacts humains chaleureux. Il y fait bon vivre et c’est ça le plus grand intérêt ! Un calme et une sérénité règne sur le pays. Une simple virée au marché est un bon moment, une promenade en campagne est source de surprises, une rencontre inattendue devient vite un grand souvenir.

Il y a eu bien sûr des découvertes inévitables comme Angkor, Sambor Prei Kuk, les musées phnom-penhois, mais ce que nous retiendrons avant tout du pays, ce sont tous ces gens qui nous ont accueillis à bras ouverts.

 

SECURITE :

Rien à déclarer. Pas de vol, pas d’agression. Au Cambodge on se sent bien et en toute sécurité.

 

Pour résumer, le Cambodge sera surement le coup de cœur asiatique. On regrettera malgré tout le niveau gastronomique.

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