Notre bilan du Vietnam

 

Nous sommes rentrés au Vietnam le 3 février, et en sommes sortis le 3 mars, à l’expiration de notre visa.

Nous allons essayer de résumer notre séjour en chiffres, en coûts, en impressions, pour donner un aperçu du pays aux futurs voyageurs. Bien sûr, cela n’engage que nous, et nous ne pouvons garantir que nos avis soient les meilleurs.

Voici le taux du Dong vietnamien au mois de février 2012 : 1€ = 27 500 VND.

Hébergement :

En majorité, nous avons logé en chambre double, avec télévision, climatiseur (à partir du sud d’Hué) et salle de bain privée.

Le niveau d’hôtellerie nous a paru plus que satisfaisant pour la gamme « petit budget », rien à voir avec l’Amérique du Sud.

Il est également, dans la majorité des cas, très facile de trouver à se loger. La concurrence étant telle que les aubergistes se plient en quatre pour proposer leurs demeures.

En revanche, il n’est qu’exceptionnel d’avoir le petit déjeuner. Seule l’adresse d’Hanoï et la deuxième de Da Nang, nous ont offert ce service.

Nous avons toujours eu de l’eau chaude (de manière plus ou moins rustique !) et en général un accès libre WiFi.

Pour les adresses / prix, se référer à la rubrique « liste des hébergements »

Nourriture :

Alors là, c’est un 10/10 que nous attribuons au pays. Nous en avons déjà parlé dans nos articles, la cuisine vietnamienne est une cuisine exceptionnelle. Il y en a vraiment pour tous les goûts. Nous trouvons du porc, du bœuf, du poulet, du canard, du poisson, des fruits de mer, et de la viande plus exotique telle que le serpent ou le rat. Les végétariens aussi y trouveraient leur compte : de nombreux légumes, herbes et tofu sont utilisés.

Le Vietnam regorge de recettes, toutes différentes, qui fait que l’on ne s’est jamais lassé de la cuisine durant ce mois. Tout est à base de riz, mais il y a le riz blanc, le riz frit, le riz soufflé, le riz gluant, les multiples sortes de pates de riz, les pâtisseries à base de farine de riz gluant…etc. La liste est si longue !

En bref, le riz se retrouve dans presque tous les plats (sinon ce sont des pâtes qui peuvent être très diverses), mais jamais sous la même forme, jamais accompagné de la même recette. La cuisine n’est pas spécialement pimentée au service, car c’est le consommateur qui achève l’assaisonnement du plat à sa guise avec le piment, le citron vert, le nuoc mam, la sauce soja…

Nous ne pouvons que conseiller les resto-trottoir. La cuisine y est divine, les prix dérisoires et le service est généralement bien copieux. Nous avions rencontré énormément de problèmes digestifs en Amérique du Sud. Au Vietnam, pas le moindre trouble intestinal ! (ou peut-être juste les excès de piment !).

Vous l’avez compris, la cuisine vietnamienne nous est apparue comme un véritable art, et nous en sommes fans !

Côté boissons, le choix est large également, mais les avis sont plus mitigés !

Tout d’abord le café. Pit en consomme en grande quantité, mais après plusieurs essais, il a dû se résigner à acheter un thermos et des pots de Nescafé. Ce n’est vraiment qu’une affaire de goût personnelle, mais le café Viet, aux papilles de Pit, a un goût vraiment très spécial, loin du café que l’on connait dans nos contrées ! Surement dû au fait qu’en France nous consommons majoritairement de l’arabica ou un mélange en faible teneur de robusta. Au Vietnam, c’est le robusta qui règne en maître, plus facilement cultivable sur les hauts plateaux, à contrario de l’arabica qui s’adapte mal au pays.

Nous avons également eu l’occasion de goûter à différents types de thé. Il est très souvent offert froid dans les restos (dans le sud du pays), mais peut être offert chaud par les voisins de table ou sur le marché. Il faut essayer les différents thés et ne pas rester bloqué sur le thé à l’artichaut qui à notre goût ressemble à un jus de cuisson d’artichaut. Le thé au jasmin, au lotus ou au gingembre nous ont procuré plus de plaisir. (Surtout gingembre !)

La bière est également omniprésente au Vietnam. Elle s’appelle « Bia ». On trouve la Hanoi, la Saigon, la Tiger, la 333 export (non non, il n’y a pas de faute de frappe, c’est bien 333 et non 33 !), des bières occidentales et également des bières « maison » servies au verre dans la rue pour des prix dérisoires. Les bières sont « tropicalisées », très fraiches et très légères.

Tous les sodas occidentaux envahissent les frigos, tout comme l’eau minérale qui n’est pas difficile de se procurer. Mich’ a essayé de nombreux jus de fruits, le plus souvent préparé façon milkshake. Une préférence pour le corossol, à la fois doux et savoureux.

Enfin, l’alcool de riz, une gnole titrant aux alentours de 35°, nature ou macérée avec des herbes, des serpents (ou certaines parties du serpents…), des champignons ou encore des fœtus de bovin (!), chaque macération correspondant à un remède. Le plus fréquent est l’alcool nature, appelé « Vodka » et régulièrement, les voisins de table ou les commerçants dans la rue ont invité Pit à trinquer avec eux gracieusement. C’est un jeu dangereux toutefois car il faut trinquer un verre avec chaque personne (qui elles ne trinquent qu’une fois avec Pit !)

Transports :

Nous avons parcouru au Vietnam 3350 km, pour un total de 95 heures de trajets ! Autant dire que la moindre distance à parcourir devient vite interminable. Le train avance à une moyenne de 30 km/h, tout comme les véhicules sur goudron.

En ville, les courtes et moyennes distances (jusqu’à 3km) ont été parcourues à pied. Pour les plus longs trajets il y a trois options : le vélo-pousse que nous n’avons pas testé, le taxi (compter 12 000 VND le kilomètre) et la « motorbike » dont le tarif n’a rien de logique : cela dépend de l’humeur du chauffeur et de son honnêteté ! (pour une idée du coût d’une mobylette, le litre d’essence vaut 20800 VND, avec 1 litre nous parcourons environ 40 kilomètres…)

Pour les trajets interurbains, il y a également 3 options.

 Le train est une bonne solution pour les trajets de nuit, la route étant trop dangereuse à la nuit tombée. Les coûts sont plus importants que les bus standards. 3 classes existent : « siège dur », « siège molletonné » et « couchette ». La différence de prix entre les deux premières classes ne mérite pas que l’on s’abîme le fessier sur des banquettes en bois vraiment inconfortables. Pour les couchettes, nous n’avons pas testé. Les billets s’achètent directement en gare (ou dans les hôtels avec des frais en sus), avec la possibilité de réserver à l’avance.

Le bus local est une solution que nous conseillons pour les trajets de quelques heures. C’est le transport le plus économique, sauf si le chauffeur a décidé d’arrondir sa fin de mois en escroquant les étrangers… Pour éviter l’arnaque il vaut mieux avoir une idée précise du prix du trajet (en le cherchant sur Internet : les blogs et forums de voyageurs sont une mine d’information) ou mieux, acheter son ticket à la gare routière. Plutôt rapide, le confort dépend du taux de remplissage du minibus.

Enfin les open-bus. Ils sont en général plus chers, mais offrent un confort non négligeable pour les longs trajets. L’avantage est qu’ils sont couplés à un service de ramassage devant les hôtels, (ce qui évite de longues marches ou des taxis au petit matin) et parait-il de dépose dans l’hôtel suivant. Les opens bus sont souvent plus longs, du fait du ramassage qui peut durer une demi-heure comme une heure, et de plusieurs pauses sur le trajet.

Pour les prix, cela dépend de la longueur du trajet et du type de transport retenu. Pour avoir un aperçu, rendez-vous dans la rubrique « liste des transports »

 

Rapport humain :

Voici l’ombre noire au tableau. Nous avions connu durant nos 6 mois en Amérique du Sud des relations avec la population locale fabuleuses. Très serviable, honnête, généreuse … bref très agréable.

Au Vietnam, nous avons eu des rapports complètement différents. Premièrement, il y a la barrière de la langue. Nous avons donc fait l’effort d’apprendre les rudiments de la langue vietnamienne. Mais même si vous vous exprimez en vietnamien, il ne faut pas s’attendre à un merci ni à un au-revoir. Le bonjour est également inconnu du langage, il existe uniquement dans le dictionnaire.

Le seul avantage de baragouiner quelques mots de Viet, c’est de savoir compter ! Cela permet de comprendre les tractations de prix entre eux au moment où ils décident du montant de l’arnaque !

On y vient donc : les arnaques. Il y en a des malines, des grossières, des petites, des grosses, mais quelques soient leurs formes et leurs montants, elles sont pain quotidien au Vietnam. Et c’est à partir de là, que les relations se dégradent très vite. Les vietnamiens ont partagé 1000 ans de leur histoire avec les chinois, est-ce cela qui les a élevés à un tel niveau commercial ? Au Vietnam, tout se monnaie. Une règle de base, le premier prix annoncé est entre 3 à 5 fois supérieur au prix correct. Après un quart d’heure de négociation, ne croyez pas avoir obtenu le bon prix, vous avez juste diminué l’ampleur de l’arnaque. Mais il y a des situations où nous n’avons pas le choix. Les locaux le savent très bien et en jouent, sans même prendre soin d’user d’habileté. C’est le cas par exemple quand vous êtes coincés sur une île et que vous devez rejoindre le continent. On vous annonce un prix 4 fois supérieur au vrai tarif fixé par la compagnie. Vous n’acceptez pas ? Pas de problème, vous ne montez pas !

Une rubrique des plus belles arnaques est en cours de construction, elles nous font parfois rire, nous enragent, nous dégoûtent…

Les déplacements quotidiens dans les agglomérations sont eux aussi parasités par le manque de respect et de savoir-vivre des vietnamiens. Les deux roues sont les seuls maîtres de la rue, obligeant les piétons à s’écarter systématiquement de leur passage, même sur le trottoir. Le klaxon est utilisé à outrance, au grand damne de nos oreilles. Nous en parlions dans un article, si vous êtes pris par le feu rouge dans la traversée d’un grand boulevard, qu’importe votre sécurité, les motards démarrent, sans se soucier une seconde de votre destin au milieu de la chaussée…

Les trottoirs ne sont pas non plus prévus pour le piéton, ils sont d’énormes garages à deux roues, qui nous obligent à quitter le trottoir tous les 3 à 5 mètres pour contourner les obstacles par la route… mais sur la route, c’est la jungle ! Alors on remonte en vitesse sur le trottoir, mais non ! Parce que les motorbikes circulent aussi sur le trottoir !!! Où peut-on marcher en sécurité ?!!!

Une belle preuve d’individualisme…

Enfin, le communisme a censuré les médias, internet, les journaux… Ce qui explique surement un des derniers gros points noirs de ces relations humaines : le manque de respect total vis-à-vis des jeunes femmes. Mich’ a été victime tout au long du séjour de regards déplacés, vicieux. La vue d’une fille occidentale éveille les hormones masculines, anéantissant toute envie de discussion avec eux. Les filles célibataires sont dénigrées par la plupart des vietnamiennes qui les considèrent comme des voleuses d’hommes…

Sachez également que le vietnamien est lourd, voir même très lourd. Il insiste coûte que coûte sans jamais lâcher. Si un conducteur de mobylette a décidé de vous proposer ses services, il est capable de vous suivre le long du trottoir dans l’espoir que vous craquiez, même s’il doit essuyer des refus de plus en plus désagréables.

Bien entendu, ces avis sont les nôtres. Ils n’engagent que nous et nous ne prétendons pas que de belles rencontres ne soient pas possibles. Mais notre avis, si dur soit-il, est celui-là, et nous ne souhaitons pas faire de la langue de bois. Les rencontres avec les autres voyageurs occidentaux ont confirmé nos impressions, tous se rejoignant à ces conclusions.

Nous voulons quand même souligner que nous avons fait quelques belles rencontres, désintéressées et sincères, mais malheureusement elles sont si rares…

 

 

Sécurité :

Total des vols : 320 euros !!!

Pas d’inquiétude en ville, nous ne nous sommes jamais sentis en insécurité, excepté par le trafic des deux roues.

A toute heure du soir et de la nuit, nous avons pu déambuler dans les rues sans craintes. Ca change du Brésil !

Mais le Vietnam nous a couté plus cher en vol que les 6 mois d’Amérique du sud réunis ! Un appareil photo tout neuf subtilisé dans un restaurant.

 

Conclusion :

Nous gardons malgré tout une bonne image du pays au travers de sa cuisine, de certains de ses paysages et de ses monuments. Une destination que nous ne regrettons pas d’avoir découvert, mais pas de coup de cœur particulier compte tenu des échanges parfois conflictuels avec les locaux.

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