Les 500 derniers kilomètres de vélo...

Publié le par nemetsacados

On vous annonçait sur le dernier article que nous partions retrouver nos nouveaux copains laotiens pour une nouvelle après-midi de fête. Officiellement le dimanche devait être le dernier jour de Pi Maï, le nouvel an laotien.

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Nous avons donc retrouvé les fêtards de la veille, du moins une partie, nous les appellerons « les survivants » car une autre partie a dû rester au lit. Pour nous ce fut aussi l’occasion de rencontrer de nouvelles personnes. Encore une après-midi sacrément drôle, toujours le même tableau : de l’eau, de la bière et des plats toujours aussi fortement pimentés ! Nos hôtes nous ont avoué que le piment permettait d’aider à garder l’œil vigilant avec l’alcool ! Ça c’est sûr, après une bouchée, on n’est pas près de s’endormir sur le coin de la table !

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Le lundi, c’était un jour de récupération de toutes ces festivités : un tour au marché singapourien de Savannakhet et un tour en ville à la découverte des vestiges coloniaux. Il n’était pas évident de circuler dans la ville, car la fête n’était pas finie ! Mais nous avions pris de bonnes résolutions, voulant reprendre la route le lendemain. Nous avons donc zigzagué de rue en rue afin d’éviter les seaux d’eau et les verres de bière tendus à l’aveuglette !

Mais le soir, on a eu vraiment chaud ! Lorsque nous sommes partis en vélo en quête d’un restaurant, nous avons croisé un copain dans la rue ! Savannakhet étant tout de même la deuxième plus grande ville du Laos, c’était vraiment pas de bol ! Naturellement nous étions malgré tout contents de le revoir et nous l’avons rejoint et avons ainsi retrouvé les survivants, les nouveaux du dimanche et les fatigués du samedi ! Un gros groupe d’amis, pour la majorité jeunes parents, soit réunis par des liens familiaux soit par des liens sportifs ou amicaux. Nous n’avons pas eu beaucoup d’autre choix que de nous asseoir chez eux ! Santé ! Il y avait encore de la bière bien sûr et de la nourriture, et là, le choc ! On nous a fait manger des tripes de canard crues dans le sang frais du canard !!DSCN2969!

 

Nous voulions vraiment reprendre la route mardi, et surtout nous le devions car le visa n’est que de 30 jours, et il nous reste encore beaucoup de coins à découvrir au Laos. Nos nouveaux amis n’étant pas de cet avis, nous nous sommes fait kidnapper nos vélos ! Avec les vélos en otage ils étaient sur de nous garder avec eux ! Mais heureusement, ils ont compris la nécessité pour nous de rentrer, un peu à contre cœur car ils étaient vraiment très gentils.

Et mardi c’était fait ! Nous avons repris la route ! Nous avons parcouru 130 kilomètres pour rejoindre Thakek. Cette étape a été bien  physique dans les 40 derniers kilomètres car la route s’est bien ondulée. Sur la route, nous avons constaté que Pi Maï n’était toujours pas fini, les gens continuant de festoyer chez eux.

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Mercredi nous avons passé la journée à mobylette. Nous avions envie de découvrir les environs des villages vers la frontière vietnamienne.

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 De très beaux paysages se sont offerts à nos yeux : des pains de sucre au milieu des rizières, très ressemblants à la baie d’Along terrestre vietnamienne.

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 Il faut juste retirer la rivière aux amoureux et les hordes de touristes chinois !

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 Au Laos, c’est calme, désert, en somme c’est très agréable.

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 Il y a aussi de nombreuses grottes. Mais pour nous l’intérêt est assez limité car les grottes sont peu observables puisque « envahies » par des temples bouddhistes.

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 C’est vrai qu’au bout de deux mois et demi, les bouddhas et autres autels à encens commencent à ne plus nous intéresser du tout.

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Le soir, en rentrant sur Thakek, nous avons retrouvé un couple de cyclotouristes germano-espagnol. Nous avions fait leur rencontre sur l’ile de Khong au tout début du Laos, puis nous les avions recroisés à Paksé. En papotant avec eux, nous avons assisté à l’arrivée d’un autre couple de cyclotouristes, français cette fois. L’occasion était trop bonne de s’échanger nos expériences autour d’un repas.

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Le repas, lui, était immonde, surement le pire en 2 mois et demi d’Asie (si l’on oublie la tête de pigeon pour Pit à Hanoï !), mais il fut très agréable. A vélo nous avons une vision du voyage différente qu’en bus et du coup échanger avec des cyclistes apporte beaucoup, encore plus lorsque ces cyclotouristes sont très sympathiques. Nous sommes passés une fois de plus pour de grands malades puisque nous parcourons les plus grosses distances par jour et sans équipement particulier ! Mais pour nous, ce n’est qu’une histoire d’un mois et demi à tenir. Il ne s’agit pas de la même endurance que sur 6 mois de vélo.

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Nous avons repris la route le lendemain, jeudi 19 avril. Enfin on a tenté une première fois de prendre la route ! Car à 6h45, les sacs chargés, nous nous sommes mis en route mais… « Mich’ j’ai crevé ! ». Nous avons perdu 1h15 avec cette tuile. Dans un premier temps il a fallu trouver la chambre à air de la bonne taille, ce qui nous a fait arpenter tous les ateliers de réparation sur 2 km. Ensuite nous avons dû trouver également un pneu, car celui de Pit s’était arraché. Et cerise sur le gâteau, c’était la roue arrière. Avec un système de frein merdique à démonter, la chaine hyper tendue à retirer…. Une bonne heure de démontage et remontage !

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 Une fois de plus nous avons apprécié la gentillesse des laotiens. C’est Pit qui a fait les réparations mais avec les outils d’un réparateur de deux roues. L’un d’entre eux lui a même filé un coup de main pour tenir des pièces…etc. Les pneus ont été regonflés au compresseur, la chaîne huilée…  la totale. Mais au moment de payer, l’homme a refusé : « pas question, je vous ai juste aidé ». Adorable.

Cela est similaire au comportement des femmes à qui Pit commande de l’eau chaude tous les matins avec son thermos : pas de problème pour avoir de l’eau, mais hors de question de la payer. Seul le Vietnam facture un verre d’eau chaude ou un glaçon !!! Au Laos, comme au Cambodge, on ne cherche pas à soutirer le maximum de sous à l’étranger, on l’aide et on lui sourit.

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Nous avons tout de même repris la route une fois les réparations achevées. Mais au bout d’un quart d’heure un nouvel arrêt mécanique s’est imposé. Cette fois c’est Mich’ qui avait besoin d’air… dans ses pneus ! Et le mécano du village a réglé le souci, bénévolement encore une fois.

Puis ce fût une étape pas très longue car nous n’avions « que » 105 kilomètres à parcourir dans la journée. Ce fût tout de même assez physique : nous avons dû grimper des pentes bien raides très régulièrement, le tout sous 38°C !

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Nous avons trouvé refuge vers 13h45 dans une guest house à Namthone. Nous sommes arrivés tôt car nous n’avons pas fait de pause à midi. Nous avions du riz gluant et des bananes pour apaiser notre faim à l’arrivée. C’est bien nourrissant !

Une sieste, un petit film, un bon repas, bref une bonne récupération.

Vendredi, nous avons tout fait pour mériter notre week-end ! 143 kilomètres d’efforts. Encore une grosse chaleur, mais le terrain est de nouveau relativement plat depuis Namthone, façon Cambodge.

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Nous nous sommes accordés une bonne pause déjeuner ce coup-ci pour faire le plein ! On espérait avoir à faire plus de kilomètres pour battre notre plus grosse étape : en vain. Cela restera 144 kilomètres (Kratie –Stung Treng). A 16 heures nous sommes arrivés dans une jolie guest house, propre et calme, propice au repos.

Samedi, c’était la der des ders, les 105 derniers kilomètres en mode cyclotouriste. On détaillera cette expérience dans la rubrique des bilans, mais on ne vous cache pas que ce fût une expérience inouïe.

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Nous avons pris la route à 7h15, pensant arriver à Vientiane vers 12h30. Mais très vite nous nous sommes rendus compte que nous allions mettre plus de temps ! Nous avons fait un long arrêt imprévu sur le bord de la route lorsque nous avons rencontré un français à vélo (qui rallie la France à l’Australie !), puis nous avons eu du mal à trouver de l’eau. Il y en avait bien sur le bord de la route, mais pas notre eau habituelle, économique en bouteille de 1 litre (l’emballage fait penser à de l’eau bénite). D’habitude nous les achetons par 6 pour 6 000 kips le tout ! Cette fois nous avons du nous ravitailler en eau « normale », 5 000 kips la bouteille d’1,5 L.

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Au bout de 52 kilomètres, Mich’ a éclaté sa chambre à air. Mais alors, un sacré trou ! (cf. photo). Nous avons passé une heure à réparer le pneu. Comme il n’y avait pas de chambre à la bonne taille dans le secteur où nous étions, un mécano est gentiment parti en chercher une à mobylette. Une demie heure plus tard, Pit s’est mis au travail et à remonté le pneu. Seulement la chambre à air toute neuve était défectueuse. Heureusement, le mécano en avait acheté deux. Il a alors aidé Pit pour le deuxième démontage – montage. La facture a été ridicule, moins chère qu’une chambre à air achetée nous-mêmes dans une boutique de cycles en ville ! Mais là il y avait le trajet en moto et la main d’œuvre… ! 

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Nous avons pu reprendre la route, pensant que cette fois, c’était la bonne.

Mais une demi-heure après, Pit a pris un trou. Les deux jantes ont pris un bon coup, et la chambre à air arrière n’a pas résisté au choc. Re-garage, et toujours pas de chambre à air ! Mais les mécanos avaient des rustines et au bout d’une demi-heure de bricolage, le vélo de Pit était de nouveau fonctionnel. Pendant ce temps Mich’ est partie faire le marché : un sachet de riz gluant et un régime de bananes. Oui oui, Mimi mange des bananes maintenant ! Le repas ne fût pas des plus folichons, mais nous a redonné suffisamment d’énergie pour finir la route.

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Les 20 derniers kilomètres ont été un peu laborieux. Vientiane n’est pas une grande mégalopole, mais c’est tout de même une capitale, avec sa circulation et ses innombrables boulevards, avenues, rues… Et le seul plan que l’on avait était celui du « petit futé »… franchement ne jamais partir au Laos avec ce guide, une vraie vérole !

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Nous sommes arrivés vers 14h30 dans une guest house plutôt agréable, même si internet y est très capricieux ! Nous n’avons plus qu’à récupérer de ce long chemin à vélo. 2 066 kilomètres inoubliables que nous détaillerons plus dans la rubrique des bilans très prochainement.

En attendant nous allons arroser notre arrivée… d’une petite bière Lao, ça fait si longtemps !!!

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( Désolé pour les retards de mises à jour, mais sur la route nous n'avons pas d'accès internet, et même dans la capitale, le réseau est très capricieux ! Les photos n'arriveront surement que demain matin ! )

A très vite

P&M

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